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Le déroulement d’un Slam de poésie


Le présent texte pourrait être utile à quiconque voudrait participer à – ou même organiser – des Slams de poésie dans son coin de pays, mais aussi aux curieux qui prévoient assister à un match prochainement et voudraient en connaître les us auparavant.


On le sait, le Slam exploite la vaine orale de la poésie (et du conte, de l’humour, etc.). Mais de la poésie transmise oralement, il en existe depuis les débuts de l’humanité… c’est que, faut-il le rappeler, la poésie est née dans la parole, avant même que l’écriture ne soit inventée*. Et cela n’en faisait pas du Slam pour autant!


Non, la particularité première du Slam de poésie, celle qui l’a fait naître, c’est le cadre de présentation singulier auquel se plient les poètes en jeu : il s’agit d’une joute, en bonne et due forme, avec des règlements et un gagnant en conclusion. Ce contexte compétitif modifie radicalement la dynamique qui s’instaure autour de la poésie et des poètes. D’un côté le public, d’un autre côté les slameurs, et d’un autre encore les juges choisis parmi le public (qui donnent les scores aux concurrents) et, finalement, les officiels du jeu (slammestre et juge de ligne). Autant d’éléments mis en relation, avec pour les poètes un enjeu à la clé, soit celui de l’emporter. Tout cela, évidemment, s’avère des
plus propices à provoquer des situations riches en émotions, en rire et en plaisir.

Les ingrédients de la joute…


- Les slameurs : il en faut au moins six préalablement inscrits à la joute (ce n’est pas un micro ouvert), jusqu’à concurrence de douze (le nombre maximal de joueurs).


- Un slammestre (ou slammaster, ou animateur, ou maître de cérémonie), qui voit au bon déroulement de la partie, à son animation et qui veille au respect des règlements et procédures.

 

- Un juge de ligne (ou chronomestre, chronomaître, arbitre, vérificateur). Son rôle consiste à tenir le chronométrage de chaque prestation et à compter les points accordés à chaque slameur. Également à additionner et à comparer les scores totaux, afin de désigner le gagnant. Par ailleurs, il veille à soustraire les points aux slameurs auxquels doit s’appliquer une pénalité (pour dépassement de temps ou autre règlement).

- Les juges : il en faut cinq, sélectionnés la soirée même parmi les spectateurs. Des personnes qui ne connaissent aucun slameur en jeu et qui, idéalement, n’ont jamais assistées à un Slam de poésie. Les juges doivent pouvoir assister au match jusqu’à la fin et octroyer les pointages à chacun des slameurs tout au long. Les points s’échelonnent de 0 à 10 et les fractions d’une décimale (ex : 8,9) sont possibles. Généralement on offre une légère compensation à ceux et celles qui acceptent le défi d’être juge, sous forme de consommations ou de livres, disques, etc. Cliquez pour en connaître plus à propos de la sélection des juges et de la façon de les « préparer ».

 

- Cinq supports à pointage, pour les juges. Évidemment, il faut que les juges puissent indiquer aisément et rapidement, les scores qu’ils accordent aux concurrents. Un tableau avec le crayon compatible, ou encore un rouleau avec les chiffres déjà inscrits… À vous de développer votre support idéal.


- Un chronomètre et une calculatrice.

- Les Slams de poésie se déroulant en général dans des cafés, des restaurants ou des bars ont comme principal objectif d’attirer beaucoup de monde, il faut prévoir un système d’amplification avec au moins un micro, etc.

Le déroulement…

Avant la partie, sélectionner les cinq juges.

 

Une partie se déroule en deux manches. À la première, tous les slameurs inscrits exécutent une prestation (slam) de trois minutes maximum.

 

Cliquez pour savoir où s’insère le slamshot, cette nouveauté que j’ai créée et instaurée dans les Slams de poésie de SLAM cap, à Québec, et pour en connaître davantage à son sujet.

 

Important : pour une question d’équité envers tous les slameurs : l’ordre de passage doit être déterminé par le hasard (tirage au sort). Vous pouvez le faire avant la partie (devant les spectateurs ou, du moins, devant les slameurs) ou au fur et à mesure de la partie au vu et au su de tous (spectateurs et slameurs).

Au début de la partie, faire une très brève présentation des règlements du Slam de poésie et des slameurs de la soirée et autres annonces utiles.

Le slam sacrifice (ou slam sacrifié). À Québec, on l’appelle «slamikaze». Un slameur a été préalablement invité à exécuter le slam sacrifice. Ça peut être aussi le slammestre.

Les juges lui accordent des points et ceux-ci seront compilés par le juge de ligne qui l’aura chronométré. On lui applique les pénalités s’il enfreint aux règles, comme on le fera aux slameurs qui participent au Slam. Mais le slam sacrifice (et son slameur) ne participent pas au jeu. C’est ce qui en fait un sacrifice. Le slamikaze comporte plusieurs utilités, dont la démonstration à tous de ce qu’est un slam, mais la principale réside dans le test qu’il représente pour les juges, qui leur permet de calibrer leur échelle de pointages avant que la partie ne débute.


Ainsi va la partie :

Le slammestre présente le slameur dont c’est le tour (désigné par le hasard) ; il fait son slam ; le slammestre le relaye au micro pour demander au jury son verdict ; le juge de ligne notifie le tout ; le slammestre invite le prochain (désigné par hasard) de venir faire son slam… ainsi de suite jusqu’à ce que tous les slameurs inscrits aient slamé. On fait entracte. Le juge de ligne, compile les résultats et les compare. Il identifie les slameurs qui ont obtenu les cinq plus hauts scores : c’est eux qui concourront à la deuxième manche. L’ordre de passage des slameurs qualifiés pour la deuxième manche est l’inverse de la première. Comme en première manche les slameurs se succèdent et le slammestre voit à l’ensemble des procédures et à l’animation. Tandis que le juge de ligne compile les résultats de chacun. À la fin du match, le juge de ligne compile tous les résultats et les compare afin d’établir celui qui a obtenu le plus haut score, ainsi que les second et troisième, au cumul des deux manches. Finalement, on annonce les résultats et on remet un prix au vainqueur. Fin du Slam de poésie.

*Pour de plus amples informations consultez notamment :«Poésie hors de l’usage», André Marceau, revue Québec français no 171, pp 38-39.

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